La glomérulonéphrite est une affection qui touche les glomérules rénaux, des organes constitutifs du néphron (unité fonctionnelle et structurelle des reins). Elle appartient ainsi à la famille des maladies néphrétiques. On parle souvent de néphropathie.
Qu’est-ce qu’un glomérule ?
La structure rénale est complexe. Elle est composée de millions d’organismes microscopiques ayant des rôles définis et devant fonctionner ensemble. Ils forment alors une sorte d’unité anatomique, nommée néphron. Le néphron est la structure de base du système rénal, autour duquel s’organisent les échanges entre le sang et l’urine au sein des vaisseaux capillaires (petits vaisseaux sanguins).
Le glomérule (de Bowman) est situé dans la première partie du néphron. Il s’agit d’une sorte de fine poche dans laquelle des petites artérioles (glomérule de Malpighi) viennent s’imbriquer. Les glomérules assurent la filtration du sang et la pression à l’intérieur des artères. Ils éliminent les déchets toxiques et les éléments ne devant pas être présents dans le sang comme le sont les protéines. Lorsqu’ils sont infectés, les glomérules gonflent. Les vaisseaux sanguins se dilatent et sont soumis à une pression trop importante. Les glomérules ne parviennent donc plus à jouer leur rôle, ce qui engendre des phénomènes d’insuffisance rénale qui apparaissent de manière progressive.
Classification de la glomérulonéphrite
La glomérulonéphrite peut être aiguë ou chronique. Son apparition et son développement sont associés des formes, des causes et des symptômes différents.
- La glomérulonéphrite aiguë est généralement idiopathique et primitive. En d’autres termes, elle touche exclusivement les reins sans atteindre d’autres cellules ou organes. La maladie existe par elle-même, c’est-à-dire qu’elle n’apparaît pas suite à une autre pathologie. Souvent, la cause de la glomérulonéphrite aiguë reste inconnue.
- La glomérulonéphrite chronique est la plus part du temps secondaire et symptomatique. Elle est la conséquence d’une autre maladie et le résultat d’une réaction auto-immune. En voulant lutter contre la première maladie l’organisme va combattre ses propres cellules, qu’il considère alors comme des agresseurs.
Formes et causes de la glomérulonéphrite
Il existe différents types de glomérulonéphrite. Ils sont définit par le caractère aiguë ou chronique de la maladie, mais également par les causes et les symptômes associés.
La glomérulonéphrite primaire apparait de manière brutale et inattendue. Elle affecte fréquemment les enfants âgés de 5 à 12 ans (1) et se développe généralement quelques semaines après une infection bactérienne. Ce sont souvent des streptocoques qui affectent les reins. On parle alors de glomérulonéphrite aiguë post streptococcique. Dans certains cas, la glomérulonéphrite aiguë peut être causée par un virus, un parasite ou une autre bactérie. On parle ainsi de glomérulonéphrite aiguë post infectieuse non streptococcique.
La glomérulonéphrite secondaire apparaît de manière progressive en dégradant le système de fonctionnement rénal. Elle est souvent associée à d’autres pathologies telles que le diabète, les hépatites ou le VIH. Il en existe de multiples formes qui sont définies par la maladie prédominante. Parmi les dangereuses (mais aussi la plus rare), la glomérulonéphrite extracapillaire est une forme d’évolution aiguë de nombreuses maladies auto-immunes et notamment du lupus érythémateux. Il s’agit d’une réaction de l’organisme qui déclenche des processus inflammatoires et à différents niveaux du corps (peau, articulations, etc.)
Symptômes et évolution
Que la glomérulonéphrite soit primitive, secondaire, aiguë ou chronique, les signes de la maladie sont souvent similaires.
- Une protéinurie excessive : les urines sont anormalement chargées en protéines
- Une hématurie : présence de sang dans les urines
- Une hyperlipidémie excessive : les urines sont anormalement chargées en lipides (graisses)
- Des œdèmes (gonflement)
- Une insuffisance rénale
Les symptômes de la glomérulonéphrite évoluent de manière rapide. Si la maladie n’est pas traitée à temps, les atteintes rénales risquent d’empirer. Les symptômes peuvent alors s’intensifier et conduire à des crises convulsives voire un coma.
Examens et traitements
La glomérulonéphrite peut donc avoir de graves conséquences. Il est donc nécessaire de pratiquer un diagnostic médical qui permettra de connaitre l’origine de la maladie et de la traiter de manière efficace.
L’examen du glomérule rénal repose sur une analyse de sang permettant de mettre en lumière une accumulation anormale de déchets dans le sang. Cet examen est généralement associé à une analyse d’urine. Elle permet de rechercher la présence anormale de certains éléments comme les protéines ou les globules rouges, dans l’urine. Pour être plus précis quant aux causes de la maladie, le médecin pourra pratiquer une biopsie rénale.
L’ensemble de ces tests pourra être complété par des examens complémentaires (échographies, tomodensitométrie, radiographies pulmonaires, etc.). Ils permettront notamment d’avoir une vision de la dimension des reins qui augmentent de volume en cas de glomérulonéphrite.
Les résultats de ces analyses permettront au médecin de prescrire le bon traitement. Dans certains cas, la maladie est incurable. Les traitements viseront donc à réduire les symptômes. Les traitements peuvent être médicamenteux et seront essentiellement basés sur la prise de corticoïdes pendant plusieurs semaines. A des stades avancés, des traitements plus conséquents comme l’utilisation d’immunosuppresseurs ou des échanges plasmatiques peuvent être recommandés.